On a pris
un premier bus direction Arcabuco, qui nous a déposées au bord
d'une route, où devait passer notre second bus pour San Gill. "Toutes
les quinze minutes" selon le chauffeur. Alors on a
attendu. Attendu et encore attendu... Lorsqu'enfin un bus est arrivé,
il n'y avait que 2 places. On s'est retrouvé à 6 sur le bord de la route
pour attendre le suivant qui ne s'est pas arrêté : il était plein. Le
suivant non plus, ne s'est pas arrêté. À force de manger de la poussière
et de courir après nos chapeaux qui volaient au vent au milieu de la route, on
s'est dit qu'on ferait bien du stop ! Finalement, on a réussi à prendre un
mini bus. Après une pause dej et un gros dodo, nous sommes
arrivées à San Gill 6h de route plus tard, on est prête à prendre notre
troisième et dernier bus ! On arrive à Barachira, sur les conseils de
Julie (qu'on remercie en passant) c'est super mignon, on ne regrette
pas notre choix. On prend
un tuk-tuk direction Artepolis,
notre nouvelle auberge. Un peu excentrée du petit centre ville, avec une
vue panoramique sur les montagnes, c'est un petit coin de paradis. On visite
notre chambre, super mignonne et spacieuse, et la surprise de la journée
: une douche en plein air ! Comme ça, tu peux te laver en regardant
les vaches ou te faire mater par des oiseaux. Pas d'eau chaude, mais pas
besoin, ici, il fait très chaud. On rencontre Abdou, le créateur de cet
endroit merveilleux, un Français. Il nous parle un peu de son projet, de
la ville, de la Colombie... On rêve éveiller, le regard perdu au
loin. On décide de partir à la découverte de la ville et du petit
restaurant qu’il nous a conseillé : Igua Nãuno. On a eu le
temps de changer de table trois fois à cause d'une tempête de pluie. On a
super bien mangé dans cet endroit charmant.
Ce matin,
on teste le Tamal au petit dej, une semoule avec des pois
chiches et viande, dans une feuille de banane. Autant dire que ça colle au
corps ! Ça tombe bien, on a prévu une petite randonnée avec Astrid &
Franck qui arrivent spécialement de San Gill. On se retrouve à côté de
l'église et hop, c'est partit pour 2h de marche en descente, sous un soleil de
plomb direction Guane. C'est une succession de paysage magnifique, le
genre de moment qui se savourent en silence. Des rapaces dominent le ciel,
des vaches bossues ruminent deci-delà, et des vallées s'étalent à perte de
vue. À mi-chemin, nous arrivons dans une petite buvette, qui est en fait
une maison. On boit des litres d'eau, et de l'autre côté de la bâtisse, un
peu en hauteur, il y a un rocher : "le mirador", une vue
incroyable à 360°. Sur ce petit bout de cailloux, tu surplombes des paysages
sublimes. On arrive à Guane, on se balade à la recherche d'un petit
endroit sympa pour manger. Mais le temps presse, la finale de l'Euro va
bientôt commencer et hors de question de rater le dernier match des bleus, même
à 8 000km. On avale un jus de fruit et on monte dans un bus pour retourner
à Barichara. On repère un écran dans un restaurant, on saute sur le
serveur, on lui dit fébrile qu'on veut regarder le match et manger. Pas de
problème, nous voilà installés, les cordes vocales tendues, prêt à bondir à
chaque action. Nos voisins de table, quant à eux, sont pour le
Portugal. On y a cru, on a crié, on était super fier d'être bleu, mais on
était super triste d'avoir perdu... On a traîné un peu des pattes et on
s'est consolés avec un cocktail, avant de raccompagner, en courant, nos amis au
bus.
Ce matin, on a continué à faire de la
logistique, au soleil, sur la terrasse. Abdou nous a rejoints, on a papoté
et on est parti manger ensemble pour tester un Restaurant d'apprenti
cuisinier. C'était très bon. La pluie a commencé à tomber de plus en
plus fort. On assistait à notre deuxième tempête. Impossible de
sortir. Les rues se sont transformées en torrents, il a fallu attendre
l’accalmie pour rentrer à l'auberge et constater les dégâts. On retrouve
Marina, la responsable de l'auberge, paniquée : toutes les chambres sont
inondées. On décide de filer un coup de main pour tout nettoyer avant que
les clients ne reviennent. Après deux heures de grand ménage, on décide
d'aller chercher à manger et de s'offrir une petite bouteille de Gato Negro
pour nous remettre de nos émotions de la journée. On se pause sur la
terrasse à regarder les étoiles avec nos victuailles.
Réveil tranquille et ballade dans
le pueblo de Barrichara, deuxième village colonial de
la Colombie, c’est charmant et très tranquille, on s’y sens bien à un tel point
qu’on y est rester plus que prévu. L’après-midi, on a
visité une fabrique de papier « Taller de Papel », tu
pouvais suivre toute la chaîne de fabrication : des jardins, ou
tu trouves des plantes comme le papyrus, aux différents objets, cadres,
feuilles, bijoux… On a décidé d’aller faire une balade à cheval
dans les montagnes, on s’est pris une belle averse du coup, Vicente, notre
guide, à fait demi-tour pour dévier la pluie. Du haut de ton canasson, tu
pouvais voir des paysages magnifiques sur les hauteurs. On a pris plein
les yeux. Notre hôte nous convie pour une pasta party sur la
terrasse avec ses amis, une Péruvienne (a priori connue de
tous) avec ses 2 enfants, ainsi que ses 2 amis Limogés. Une
soirée très sympa qui nous a fait faire une petite pause
culinaire Colombienne. En fin de soirée, une colombienne vivant à
New-York et son ami Diego, nous rejoigne et nous apprennent beaucoup de choses
sur la Colombie.
13 JUILLET
C’est le jour de départ pour une nouvelle
région, « Vamos à la playa », on prends
le petit-déjeuner et c’est là que nous faisons la
connaissance de deux amis Belges, Danna et Lloris, qui, eux aussi,
partent pour le Nord. Et on se dit que ça peut être sympa de faire le trajet
avec eux. Avant de partir, on les emmène déjeuner à Barichara où
on leur fait découvrir le restaurant d’apprenti, avec le menu du jour. On
passe dire au revoir à nos hôtes et nous voilà partis pour près de 20h de
voyage direction Santa Marta. On commencera par le tuk-tuk, puis un
premier bus pour relier Barichara à San Gill, suite au stress
de Lloris qui avait peur de rater le bus, on arrive près de 6h en
avance… On se fera un petit apéro dinatoire pour patienter dans la station
de bus avant de prendre notre deuxième bus (le premier de
nuit) Direction Santa Marta. Grâce aux
blagues Belges de Lloris le temps passera vite. On est
agréablement surprises en montant dans le bus par le confort,
en effet, on est presque allongé en semi-cama, et le bus n’étant pas
complet, on peut même se prendre deux places chacune ! Écrans de TV,
toilettes et Wifi... La totale ! Le seul hic : le prix plus cher
que notre budget pour une nuit. Nous voilà parties, tout est
parfait. Au bout de 15 min, on réalise que la clim est à fond, il doit
faire 10 degrés. Un premier film est lancé, le son est inaudible et bien
sur, sans sous-titre. Le deuxième sera quant à lui très… Antique, on
s’endormira, enfin surtout Aurel qui dort partout, mais pour ma part, je suis
réveillée constamment par la conduite de notre chauffeur qui s’endormant, n’est
pas loin de la sortie de route. Sans compter ses dépassements en plein
virage sans aucune visibilité, ce qui m’engendra un sommeil de moins de 5h.